L’insuffisance cardiaque (IC) est un syndrome fréquent, chronique, grave et coûteux. La mise en place et l’optimisation des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques, la gestion ambulatoire de l’IC décompensée pour éviter l’hospitalisation et la prise en charge des patients après une hospitalisation constituent les défis et le rôle de la cardiologie libérale. Deux objectifs complémentaires devraient constamment guider cette prise en charge :
– offrir au patient un traitement optimal tout au long de l’évolution de sa maladie ;
– limiter les hospitalisations itératives qui grèvent le pronostic du patient et les coûts de la pathologie pour le système de santé.

Du fait de la disponibilité limitée des professionnels de santé et de l’augmentation du nombre de patients, atteindre ces objectifs nécessite de coordonner la relation ville-hôpital, de fluidifier les relations interprofessionnelles et d’adapter la prise en charge à la sévérité des patients.

Étapes clés et écueils de la prise en charge actuelle

1. Un diagnostic initial souvent tardif

La reconnaissance précoce des symptômes est primordiale pour instaurer dès que possible un traitement et planifier une prise en charge. Le GICC (Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathie) de la Société Française de Cardiologie a récemment proposé un acronyme rappelant les signes d’alerte qui devraient faire suspecter une IC : Essoufflement – Palpitations – Œdème des membres inférieurs – Fatigue (EPOF).

La promotion d’EPOF est une première étape afin que les patients alertent leur médecin généraliste (MG) qui pourra évoquer une IC. Il doit s’ensuivre un recours rapide à un cardiologue, tout au plus dans les 2 semaines suivant la mise[...]

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